Page 14 - RapportActivite2019
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EXPLORER
L’ORÉE
L’école au gré des saisons
Chaque jeudi matin, les élèves On rejoint ensuite le chemin à l’orée de dialoguer avec l’arbre. Aidé à la marche par dans le “salon” de la forêt. On présente nos
de la classe rouge de l’Orée la forêt. Le bruit de la ville fait place aux Monique, il va d’arbre en arbre. découvertes : Vania fait bruire les feuilles et
vont faire l’école à la forêt. sons de la nature : Les chants d’oiseaux, le Vania balloté dans son fauteuil, regarde la appuie sa bouche sur un morceau de mousse,
Farhad tape avec une branche sur un morceau
bruissement des feuilles, les gouttes de pluie
Bien installés dans les fauteuils roulants, qui tambourinent sur le parapluie ou le vent cime des arbres en souriant. Couché au sol, de souche, Petros a mis un faine au bout du
sur un lit de feuilles sèches, il balaie le sol de
les élèves quittent l’Orée au son de qui fait crisser les troncs. Un peu plus loin, on sa main, saisit quelques feuilles, une brindille, doigt et tient une pierre avec l’autre main.
l’harmonica. C’est toujours la mélodie “dans bifurque à droite vers la “porte” naturelle de la un rameau. Il en éprouve la longueur avec sa Le temps de boire un peu d’eau ou de sirop et
la forêt lointaine, on entend le coucou”. Les forêt : une longue branche souple fait comme bouche sous la guidance discrète de Marc‑ l’heure du retour a déjà sonné. On passe sous
sourires s’installent sur les visages. Direction une voûte. Nous sortons la grande clé de la André. l’arc de la “porte”, on referme à clé. Au revoir la
Sauvabelin. Le trajet n’est pas très long et forêt que nous avions rangée dans la poche du forêt. A la semaine prochaine.
l’observation de ce qui nous entoure attise sac. Un élève ouvre et suspend la clé sur une Accompagné par Ignacio, Farhad fait
d’emblée la curiosité des élèves : les travaux petite branche. Et nous entrons. quelques pas, puis il s’assied au sol. Il attrape L’équipe pédagogique de L’Orée
avec les tracto‑pelles et la grue, les gros La forêt diffuse ses senteurs d’humus, de terre, des feuilles et les jette autour de lui. Il prend
camions, puis le passage sur le pont de de feuilles séchées. Les sens sont en éveil. une branche et frappe le sol, comme avec une
l’autoroute. Toujours fascinant de voir les Petros quitte son fauteuil, se tient debout baguette de tambour.
véhicules, petits, en contrebas qui passent à contre le tronc d’un arbre. Du bout des doigts Coucou, coucou ! La chanson reprend
toute allure. il caresse l’écorce, y appuie sa bouche, semble comme un appel. Tout le groupe se réunit
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