Page 15 - RapportActivite2019
P. 15

EXPLORER








 L’ORÉE
 L’école au gré des saisons


 Chaque jeudi matin, les élèves   On rejoint ensuite le chemin à l’orée de   dialoguer avec l’arbre. Aidé à la marche par   dans le “salon” de la forêt. On présente nos
 de la classe rouge de l’Orée   la forêt. Le bruit de la ville fait place aux   Monique, il va d’arbre en arbre.   découvertes : Vania fait bruire les feuilles et
 vont faire l’école à la forêt.  sons de la nature : Les chants d’oiseaux, le   Vania balloté dans son fauteuil, regarde la   appuie sa bouche sur un morceau de mousse,
       Farhad tape avec une branche sur un morceau
 bruissement des feuilles, les gouttes de pluie
 Bien installés dans les fauteuils roulants,   qui tambourinent sur le parapluie ou le vent   cime des arbres en souriant. Couché au sol,   de souche, Petros a mis un faine au bout du
 sur un lit de feuilles sèches, il balaie le sol de
 les élèves quittent l’Orée au son de   qui fait crisser les troncs. Un peu plus loin, on   sa main, saisit quelques feuilles, une brindille,   doigt et tient une pierre avec l’autre main.
 l’harmonica. C’est toujours la mélodie “dans   bifurque à droite vers la “porte” naturelle de la   un rameau. Il en éprouve la longueur avec sa   Le temps de boire un peu d’eau ou de sirop et
 la forêt lointaine, on entend le coucou”. Les   forêt : une longue branche souple fait comme   bouche sous la guidance discrète de Marc‑  l’heure du retour a déjà sonné. On passe sous
 sourires s’installent sur les visages. Direction   une voûte. Nous sortons la grande clé de la   André.   l’arc de la “porte”, on referme à clé. Au revoir la
 Sauvabelin. Le trajet n’est pas très long et   forêt que nous avions rangée dans la poche du   forêt. A la semaine prochaine.
 l’observation de ce qui nous entoure attise   sac. Un élève ouvre et suspend la clé sur une   Accompagné par Ignacio, Farhad fait
 d’emblée la curiosité des élèves : les travaux   petite branche. Et nous entrons.   quelques pas, puis il s’assied au sol. Il attrape   L’équipe pédagogique de L’Orée
 avec les tracto‑pelles et la grue, les gros   La forêt diffuse ses senteurs d’humus, de terre,   des feuilles et les jette autour de lui. Il prend
 camions, puis le passage sur le pont de   de feuilles séchées. Les sens sont en éveil.   une branche et frappe le sol, comme avec une
 l’autoroute. Toujours fascinant de voir les   Petros quitte son fauteuil, se tient debout   baguette de tambour.
 véhicules, petits, en contrebas qui passent à   contre le tronc d’un arbre. Du bout des doigts   Coucou, coucou ! La chanson reprend
 toute allure.   il caresse l’écorce, y appuie sa bouche, semble   comme un appel. Tout le groupe se réunit




 14                                                                                                                 15
   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20